Auteur dramatique – Romancier – Parolier

L’écriture du théâtre est d’utilité publique, car elle sonde, elle questionne, elle explore les heurs et les malheurs de nos sociétés.
Elle est le lieu du débat, de la confrontation, la scène où s’expose les enjeux qui gouvernent nos vies, où se révèle la complexité de nos natures d’êtres humains. Ce regard des hommes et des femmes sur les hommes et les femmes nous éclaire. Il nous aide à penser et à grandir. Il doit être, par la poésie, le privilège du plus grand nombre, car la poésie laisse à chacun de nous, la liberté de la comprendre et de l’interpréter, quelle que soit l’étendue de nos connaissances.
L’écriture est pour moi un acte de jouissive indiscipline. À quoi bon l’ordre si l’on ne peut lui faire goûter un peu d’anarchie, pourquoi édicter des règles si l’on ne peut leur botter les fesses, à quoi bon nous choisir des chefs si l’on ne peut pas les faire vaciller, au moins virtuellement, sur leur piédestal.
En fait, je ne sais rien, je ne sais rien du tout, mais la joie, la joie, je la cherche, elle est là, tout près, et nous le savons si peu.













« Jamais rien d’autre. D’essayé. De raté. N’importe. Essayer encore. Rater encore. Rater mieux. » Samuel Beckett
« Il faut admettre qu’on ne sait rien, cot, cot, cot, comme disent les poules. » Witold Gombrowicz
LE COMPLEXE DE ROBINSON
Prologue
La Sentinelle apparaît. L’homme contemple le monde les mains dans les poches.
LA SENTINELLE
La femme du ponte de La Grosse Boîte disparaît
Evaporée La panthère
S’agit-il d’une éclipse volontaire
Lasse de son légitime s’est-elle envolée au bras d’un loustic qui la grimpe
On verra
Un temps.

J’observe
Il y a de sacrés trous noirs dans certaines cervelles
Des abîmes de bêtise et d’abjection
La nature de l’homme me remplit d’effroi
De fatigue aussi
Je dors mal Parfois dans mon bureau
Et quand je glisse dans les bras de Morphée
Il m’accable de cauchemars
Il y a quelque chose de pourri dans ce royaume
Crésus prend le pouvoir
Notre monde est une forteresse déguisée en supermarché
Dans laquelle des oiseaux sans tête
Tournent en rond sans jamais trouver la sortie
Et puis Il y a ceux de l’ailleurs
Ceux qui arrivent par la mer
Qui s’écrasent contre les remparts de la forteresse
On a peu d’amis derrière les murs des citadelles Non
Et puis Il y a ceux qui rêvent de trouver dans la mort la vie éternelle
Faut-il qu’ils soient loin Emportés par les chaos de l’inespérance
Et les oiseaux poursuivent leur course folle
Glissent parfois dans des flaques de sang
Déconcertés par le sidérant cours des choses
Je gamberge Oui
C’est à s’arracher les cheveux
Et il faudrait que je sois de bonne humeur
Un bruit, peut-être, lui fait tourner la tête.
Tant bien que mal Je cohabite avec un fantôme


















MAISONS D’éDITIONS
DERNIèRES PARUTIONS

Avec ce roman solaire, Stanislas Cotton nous fait suivre une passion naissante par le menu, de la tendre complicité à la douleur du doute et de l’absence. Il le fait avec brio, d’une plume alerte et poétique, créant une forme d’indéniable enchantement qui rivalise fièrement avec la brutalité de la vie.
Thierry Detienne

Avec le style qui lui est propre – poétique et proche du conte –, Stanislas Cotton s’attaque, comme souvent, à un sujet de société. Il met à jour nos travers, notamment ici les risques de la toile. « Internet, ce marécage où il faut craindre de s’enfoncer », nous prévient-il en exergue du texte.
Emilie Gäbele

Par ce conte, il prouve que les mentalités mettent du temps à évoluer et qu’il restera toujours quelques réfractaires, quelques soi-disant « bien-pensants », quelques haineux. Le personnage de Ninou montre à quel point être entouré de deux personnes qui s’aiment, peu importe leur sexe, est le plus important.
Emilie Gäbele